BAJA CALIFORNIA - Deuxième partie
: Entre mer de Cortez et Pacifique, la traversée du désert.
Après la boucle de Los Cabos, je
me dirige vers le centre nord. Je roule 106 km de Chametla jusqu’à Las Pocitas.
Le matin, je longe sur quelques kilomètres la mer de Cortez avec au loin la
grande ville de la Paz que je laisse dans mon dos. Je rentre ensuite dans les
terres avec de chaque côtés des paysages désertiques. Le début de journée est
un peu difficile car il y a de nombreuses côtes à gravir. Après une grande
descente se dessine devant moi une ligne droite interminable avec cactus à
droite et cactus à gauche. Le nom des restaurants sont associés aux kilomètres
tellement il y a peu de ravitaillement. Par exemple, le restaurant
"Rosita" au Kilomètre 128. Sur mon vélo, je guette le prochain resto
tel un oasis au milieu du désert pour me ravitailler en eau et manger un bout.
Je finis les derniers 20 kilomètres
de la journée face et vent et je décide de m’arrêter au petit village de Las
Pocitas. Je demande à une station-service ou je peux passer la nuit, le
pompiste me présente à sa sœur qui gère le resto d'à côté. Celle-ci me laisse
dormir dans une maison en construction qui servira plutard de chambre d'hôte
pour les voyageurs de passage. Je pose mon matelas au milieu de la maison
en chantier mais ça me va très bien car c’est abrité
du vent et il fait bien chaud
à l’intérieur. Je fais la rencontre de Diego qui prend une photo avec mon vélo.
Il est nourri logé gratuitement par la patronne du resto mais lui sert un peu d’esclave...
|
L'étape de la journée,
passage dans le désert au centre de la Baja.
|
|
Les premiers kilomètres le long de la mer de Cortez avant d attaquer le désert. |
|
ligne droite interminable |
|
En haut de la côte |
Petite vidéo en
haut de la côte.
|
Chapelle le long de la route
|
|
Cactus en guise de Calvaire |
|
Enfin un resto :) |
|
La cox tout terrain |
|
Diego, habitant de Las Pocitas ou je vais passer la nuit |
|
Devant ma chambre |
|
Avec 20 litres d'eau je prends la douche, fais une lessive et tire la chasse d'eau !!! Attention il faut être organisé et utiliser l'eau dans le bon ordre sinon tu risques de sentir la vieille chaussette :) |
|
Le squat |
|
La petite maisonnette
pour la nuit prêtée gracieusement par la patronne de resto d’à côté à Las
Pocitas.
|
|
Au lever du soleil avant de reprendre la route ,vue sur le resto.
|
|
|
|
|
|
|
Le lendemain je roule 104 km de Las Pocitas jusqu’à Ciudad Constitucion. J'aurais le vent de face à partir de 10h du matin. Les derniers kilometres pour rejoindre la ville sont vraiment difficiles. Je n'en vois plus le bout. Arrivée
à Ciudad Constitucion je vais à l’hôtel pour passer une vraie nuit et pouvoir bien me reposer.
De
Ciudad Constitucion je me remets en selle direction de la mer de Cortez pour
rejoindre Ensenada Blanca. Il est 10h du matin. J'ai un peu trainé
à l'hôtel, ça
fait du bien une grasse matinée de temps en temps :). Je roule 20km face au
vent jusqu'à la ville Insurgente. De là, je tourne à droite direction la côte.
Trop bien, enfin le vent dans le dos. Je file à une moyenne de 25, 30 km/h (ça
change des 15km/h face au vent!!!)
Et
la.....paf...le pneu avant explose...je guidonne, le vélo part dans le bas cote
et je joue à saute-mouton pour éviter de me retrouver la tête la première sur
le bitume. Je retombe sur mes pieds par miracle !!! Le chauffeur du pickup qui traversait la route à ce moment là me regarde bouche bée, certainement en se disant :
"il est fou ce gringo".
J’ai
eu de la chance de ne pas croiser de voiture. Bon, plus de peur que
de mal. Allons voir les dégâts. Bilan pas trop grave. Juste le pneu avant
explosé et la fixation du panier qui est cassée. Je n'ai pas de pneu de
rechange alors j'essaie d'improviser une réparation. Je découpe une chambre à
air pour en faire une bande anti-crevaison que je place entre le pneu et la
nouvelle chambre à air.
Mais
bon, enfin il me reste 70km avant la fin de l'étape et pas de ville, n’y de
magasin de cyclo. Du coup, je n’ai pas d'autre solution que de faire du stop,
mais bon ce n’est pas plus mal car je me suis bien fais peur.
Au
bout de 30 minutes, un homme en pickup m’emmène jusqu'à Ensenada Blanca. La
route est magnifique. Des canyons, des oasis et une vue plongeante en arrivant
vers la mer de Cortez. Je suis déçu de ne pas avoir fait cette étape à vélo, de
plus j’aurais eu le vent dans le dos tout le long. Mon chauffeur est très
sympathique mais je ne suis pas très rassuré de sa conduite. Il parle avec les
mains et j’ai envie de lui dire de tenir le volant un peu plus
longtemps !!! Arrivée à Ensenada, le pickup a crevé. Je mange un bout le
temps que mon chauffeur répare son pneu. Il se propose de m’emmener à une
boutique trouve tout où je peux racheter un pneu. Heureusement, car sur le
moment j’avais pensé abandonner le trip vélo.
Après avoir réparé, je fais 2,3 courses et je vais trouver un coin pour dormir sur la
plage qui fait partie du parc national de Bahia Loreto.
|
Sur la route, bientot la frontière de Tijuana, plus que 1280km !!! |
|
Attente après l'explosion du pneu avant. |
|
Ça va être dur le
stop ???
|
|
Nouveau pneu , muchas gracias à mon chauffeur qui m'a pris en stop sur 70km jusqu’à Ensenade Blanca |
|
Ensenada Blanca, je retrouve la mer de Cortez |
|
Le parc national.
A certaines époques ont peu voir les baleines grises remonter la baie pour
donner naissance aux baleineaux.
|
|
Petit apéro sur un rocher |
|
Le carnet de route |
|
Le bivouac |
|
Au réveil |
Le lendemain après
le petit déjeuner sur la plage je roule 41 km avant d’atteindre Loreto, ancienne
capitale de la Californie au 18ieme siècle. Je loge à l’hôtel San Martin. J’en profite
pour faire une lessive puis je me rends au magasin de cyclo pour une révision complète
du vélo nécessaire pour continuer ma route vers le nord. Pendant ce temps je fais la visite de la
mission de Loreto fondée au 18ieme siècle par le père jésuite Salvatierra. C’est
la plus vieille mission du pays. Facile d’accès car située sur la côte, les
espagnols sont arrivés pour convertir
les locaux au christianisme. Loreto était le point de départ pour aller
dans les terres bâtir d’autres missions.
En fin de de soirée
le vélo est réparé (lavé,huilé,nouveau pneu et nouveaux freins…). Je peux aller
manger un burrito, soulagé et prêts à repartir le lendemain.
|
La mission de LORETO |
|
LORETO, ancienne capitale de la Californie |
|
Le malecon (promenade en bord de mer) |
Avec le vélo bien régler, je repars le lendemain
pour une grosse étape de 115 km en 6h40. Vitesse maximale dans une grosse
descente à 60 km/h. Le paysage de bord de mer est agréable (succession de baies
où quelques voiliers sont au mouillage) et je me régale avec le vélo mis à neuf. En fin de journée je
cherche une plage où dormir. Je m’arrête en premier à la Punta Requeson,
superbe plage avec de petites cabanes
en bois pour dormir mais je n’ai pas fait les courses donc je décide de
continuer jusqu'au prochain village me ravitailler pour la soirée.
Je passe la
nuit à playa El Coyote qui est aussi un endroit très joli. Je dors dans une de
ces cabanes. D’abord sur mon matelas, puis dans la nuit j’en ai marre de me
faire dévorer par les fourmis, alors j’installe mon hamac à l’intérieur de la
cabane sous le toit fait de palmes qui me protège du vent.
|
Pause dejeuner |
|
Fossile de baleine |
|
Les œufs façon rancho avec un jus de jamaica (boisson préparée a base de fleur d hibiscus rouge). |
|
Le resto routier |
|
Playa El Requeson |
|
|
|
|
|
Au coucher du soleil |
De playa El
Coyote jusqu’à Santa Rosalia. 99 km en 6h30 pour une moyenne de 15,10 km/h.
Les 40
derniers kilomètres face au vent sont insupportables.
Vers 10h du matin
je m’arrête boire un café à Mulege. La proprio du bar m'offre le caf et des gâteaux,
et son mari m’instruit sur l’histoire de la ville. Il me raconte que le commandant
Cousteau était un habitué du coin. Il
est venu avec son bateau la Calypso pour explorer la mer de Cortez. Son but était
de trouver un passage comme un tunnel. Des hypothèses ont été faites comme quoi
les baleines grises qui descendent du détroit de Béring pour mettre bas sur les
côtes de la Baja California , et qui se retrouvent aussi en mer de Cortez passeraient
par un tunnel pour aller de l’océan
pacifique jusqu’à la mer de Cortez plutôt
que de faire le détour au sud par les Caps (Cabo San Lucas et Cabo San Jose).
Je quitte le café
pour aller visiter la Mission de Mulege.
Seconde mission
bâtie
après Loreto. L’église qui est située sur une colline domine la ville et
en contre-bas coule une rivière au milieu d’un oasis. Les palmiers s’étendent à
l’horizon et contrastent avec le désert aride de cactus.
Après cette
petite pause culturelle, je roule une trentaine de kilomètres avant de m’arrêter
manger.
Je finis face au
vent pour atteindre Santa Rosalia, une ville minière.
Le soir je suis hébergé
par les pompiers.
Je vais passer 2 nuits
chez les pompiers.
C’est samedi et je décide de m’accorder un jour de repos. J’en profite pour visiter la
ville de Santa Rosalia. Elle fut fondée par les ingénieurs français de la mine
de cuivre concédée à la Compagnie du Boléo pour 50 ans, en
échange d'une promesse de développer les infrastructures locales, dont un port
artificiel.
Les bâtiments ont
gardé leur emprunte des temps miniers. Les maisons sont de types coloniales, construite
en bois.
Malheureusement c’est
samedi et tout est fermé. Je ne peux
donc pas visiter le musée et les mines de cuivres. Il règne une ambiance de ville désertique.
De nos jours ils
ne restent que quelques français qui ont laisse des traces historiques.
L’église
Santa Barbara (située en plein centre), qui fut dessinée par Gustave Eiffel en 1884, a été montrée à l’exposition
universelle de Paris en 1889 dont le clou était la Tour Eiffel. Achetée, elle
fut démontée et acheminée par voilier à Santa Rosalia. Certains historiens
estiment cependant qu'elle est l'œuvre d'un de ses concurrents, les ateliers
Danlos1.
On trouve aussi
une boulangerie qui fait des excellentes pâtisseries et qui date de 1901.
Cette journée me
permet du bien reposer mes jambes et de planifier la suite de mon voyage.
|
L’église Santa Barbara dessinée par Gustave Eiffel |
|
Un compagnon de route à la caserne des pompiers |
|
La locomotive de la Compagnie minière du Boleo |
|
La boulangerie |
|
L’hôtel de France situé dans la rue Cousteau de Santa Rosalia |
|
Les mines de cuivre en arrière plan |
|
3000 km à vélo, ça use le derrière... |
|
Mon compagnon a
dormi toute la journée !!!
Je quitte la
ville côtière de Santa Rosalia pour m’engager dans le désert de Vizcaino. Je pars à la fraîche et je passe a cote des mines. J’attaque ensuite une grosse montée. Arrivée
au col j’ai une vue imprenable sur une vallée
de cactus avec au fond les mines et la mer de Cortez. Je passe un autre col qui
me donne une vue sur le volcan "les 3 Virgens".
Ensuite la route continue en ligne
droite jusqu’à la ville de San Ignacio, ancienne
mission bâtie par les espagnol au 19ieme siècle. Je m’arrête manger à San
Ignacio et puis je visite l’église.
Vers 14h je repars sous un soleil de plomb dans le
désert de Vizcaino. Mon but est d’atteindre le village du même nom située 50 km
plus loin. Malheureusement le vent se lève face à ma route et je serais obligé
de m’arrêter 20 km avant Vizcaino. Par
chance les gérants d’une supérette en bord de route me disent de m arrêter boire
une bière et ils me disent de camper derrière chez eux.
Bilan de la journée:
140 km pour 8h15 de vélo avec une vitesse moyenne de 16,93 km/h.
En haut du premier col
Désert de Vizcaino avec au fond le volcan des Virgenes
Mission San Ignacio
Église de la mission
Sur la route direction Vizcaino et toujours face au vent !!!
Pause goûter
Avant Vizcaino, je vais dormir derrière la supérette
Un beau coucher de soleil sur les cactus
Le vent l'emportera: 95 km jusqu'à Guerrero Negro (ville située au bord du pacifique) avec une vitesse moyenne de seulement 15,60 km/h.
Le lendemain je pédale 20 km avant d’atteindre la ville
de Vizcaino. Je prends mon petit déjeuner : café et tacos. Puis je
continue ma traversée du désert.
Au village de Francisco de la Sierra on peut aller
observer des peintures rupestres datant de plus de 4000 ans. Mais ça me ferait
faire un détour de 30 km !!! Donc je continue ma route en ligne droite
toujours face au vent en direction de la ville de Guerrero Negro située au bord
du pacifique. Je vis un véritable calvaire sur les 30 derniers kilomètres. Le
vent se renforce toujours en fin de journée et cela devient de plus en plus dur
de pédaler. Les cuisses me brulent et je dois rester concentrer car sur les
camions et les voitures qui arrivent dans mon dos ne sont pas très respectueux des cyclistes.
J’arrive à Guerrero Negro épuisé physiquement et
nerveusement. Le bruit du vent et des camions m’ont assourdi. Je me trouve un
Motel pour me reposer après ces 2 jours de traversée du désert de Vizcaino qui m’ont
permis de passer de la mer de Cortez au pacifique.
Nuit dans le terrain de la superette
Plaque d immatriculation
Un vrai calvaire
Toujours face au vent
Enfin arrivée. Au Motel a Guerrero Negro
un habitant du Motel, on s'est pas trop ce que c'est ???
7000km avec ce short depuis le premier voyage en Amérique du sud, ça use les derrières.
Nouveau short. J'ai retrouve le short de l'espoir sportif Viassois des années 80 :)
Guerrero Negro est le plus gros salar au monde avec 7 tonnes de sel exportées chaque année.
C'est aussi un lieu privilégié pour la reproduction des baleines. L'hiver les baleines grises qui descendent du détroit de Béring (qui peuvent atteindre 12m de long et peser jusqu’à 32 tonnes) viennent mettre bas dans la baie de Guerrero Negro. Malheureusement j'arrive un peu tard dans la saison et je ne pourrai pas observer cet énorme mammifère.
Le lendemain je décide de prendre un bus pour m'avancer de 4 jours et me reposer des étapes des jours passes.
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire